Géorgie du sud, 30 jours d'immersion, voyage photo...

Après 3 jours de vol et 5 jours de navigation, nous sommes en vue des côtes de l'ile de la Géorgie du sud. Située au nord de l'antarctique, la Géorgie du sud est continuellement balayée par les 50e hurlants. A ces latitudes australes, rien n'arrête les dépressions. Les vents violents de secteur ouest peuvent grimper à 40-50 nœuds voir d'avantage. Lors d'une navigation entre deux baies, les vents catabatiques ont atteint les 70 noeuds ! Ces mers peu fréquentées ne laissent aucune place à l'improvisation. Ces eaux sont aussi un passage pour les icebergs venant de l'antarctique, ce fût l'occasion d'en croiser un grand nombre, de toute taille, fascinants et dangereux, ils émerveillent les voyageurs.

géorgie du sud

Cette aventure nous emmène sur la côte nord de l'ile de Géorgie du sud. De Salisbury Plain à Cooper Bay, chaque site nous invite à une immersion complète avec la faune locale. Otarie à fourrure, éléphant de mer, manchot royal, manchot papou, gorfou macaroni, pétrel géant, albatros fuligineux, albatros à sourcils noirs, albatros hurleur, albatros à tête grise, la liste est longue...

En ce mois de novembre, les plages de l'ile de la Géorgie du sud regorgent d'individus et il est parfois très difficile de se frayer un chemin... Les colonies de manchots royaux avec plus de 100 000 spécimens pour certaines s'entremêlent avec les harems d'éléphants de mer et les otaries à fourrure. Chaque territoire est défendu copieusement. Les otaries à fourrure mâle se constituent un territoire précis de quelques mètres carrés et attendent ainsi les femelles. Il nous faut scrupuleusement les éviter, sinon, c'est l'agression. Les charognards sont bien évidemment présents, Pétrel géants, skua, ils volent au-dessus des plages à la recherche d'un cadavre ou autre charogne.

Les éléphants de mer mâles, à cette période, ont constitué leurs harems, certains s'entourent ainsi de plusieurs dizaines de femelles. Les jeunes et les mâles bredouilles ont été expulsés et gravitent autour des harems. Opportunistes, de temps en temps ils convoitent certaines femelles positionnées en périphérie, immédiatement le mal dominant éructe via ses narines en forme de trompe, se propulse et charge l’intrus. Ces scènes sont saisissantes, mais attention, il faut rester à l'écart, les mâles peuvent peser jusqu'à 3,5 tonnes et mesurer jusqu'à 6 mètres, c'est un véritable bus en action. Car malgré leur allure pataude, ils sont très rapides, sa vitesse à terre peut atteindre les 8 km/h.

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Mais on ne peut parler de la Géorgie du sud sans évoquer un oiseau emblématique, l'albatros hurleur. Cet oiseau de mer possède la plus grande envergure pouvant atteindre 3,70 mètres. Ce vaisseau des mers australes nous accompagnent en pleine mer. Sur terre, là où il niche, il est très difficile de le repérer, sans notre skipper Dion Poncet, cela aurait été impossible. De petites taches blanches aux jumelles nous indiquent leur position. C'est parti pour une bonne marche semée d'embuches... Territoires d'otaries, champs de Tussacks, tourbières, tel est le prix à payer pour enfin côtoyer ce fantastique oiseau...

Ce voyage photo sur l'ile de la Géorgie du sud restera sans nul doute une des plus incroyable aventure humaine et naturaliste à laquelle j'ai eu l'occasion de participer. Ce premier portfolio présente quelques ambiances propres à ces terres lointaines...

©Stéphane Leroy Photographe - Caen Normandie